les vautours
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les vautours
23-07-2008
Le vautour, un éboueur émérite
Echo Nature
Le magazine d'information environnementale
Doté d’une mauvaise réputation, le vautour pâtit de la croyance populaire, laquelle l’a érigé en charognard de basse besogne. Une image bien éloignée de la réalité au regard des nombreux services que ce rapace rend non seulement à l’environnement mais également aux éleveurs. Appliquant le précepte de l’échange de bons procédés, vautours et éleveurs s’aident mutuellement. Chaque année, ces oiseaux « recyclent » en s’alimentant de carcasses de vaches, moutons, chevaux, porcs et animaux sauvages. Or, en éliminant les déchets organiques générés par les activités du pastoralisme, le vautour réduit considérablement les coûts nécessités par les filières industrielles de l’équarrissage (1) industriel. On les évalue à plusieurs centaines de milliers d’euros.
Même si leur capacité d’action est certes limitée en comparaison des 3,5 millions de tonnes de carcasses traitées industriellement chaque année en France, elle reste non négligeable pour de petits éleveurs indépendants. A l’origine de ces tarifs élevés, la difficulté d’accéder aux éléments à éliminer complexifie l’intervention. En hiver, les conditions climatiques freinent, voire stoppent, l’avancée des équarrisseurs. En été, les délais de récupération peuvent s’étendre sur 4 ou 5 jours, enfreignant les 48 heures légales d’enlèvement.
Pourtant, malgré ce rôle écologique incontestable, le vautour peine à se maintenir en France, notamment face à l’utilisation massive de pesticides. Actuellement, on recense quatre espèces de vautours nécrophages présents sur le territoire français : le vautour fauve, le vautour moine, le percnoptère et le gypaète barbu.
Totalement disparu de l’hexagone au début du XXe siècle sous l’effet cumulé de la restriction de son habitat et de la chasse, le vautour moine bénéficie, depuis 1992, de programmes de réintroduction. Concentrées dans la région montagneuse des Grands Causses, ces opérations se poursuivent encore aujourd’hui. En témoigne la réintroduction dans la nature prévue aujourd’hui même d’un jeune vautour moine (Aegypius monachus) né le 7 avril dernier au Zoo de Doué-la-Fontaine (49). Quatrième du genre, elle se déroulera dans les Baronnies, situées dans la Drôme du Sud, et devrait permettre de renforcer les effectifs du rapace dont on estime la population française à 20 couples.
En raison d’un amalgame malheureux, le vautour moine a souffert de la polémique entretenue autour des populations pyrénéennes de vautours fauves. En effet, ces derniers ont été accusés de développer des comportements anormaux, s’attaquant à du bétail affaibli ou blessé mais bien vivant. Bien qu’amplifiées, ces rumeurs sont symptomatiques d’un dérèglement comportemental, à attribuer non pas à une évolution intrinsèque à l’espèce mais à une crise de grande ampleur qui prend ancrage en Espagne.
En France, le modèle de nourrissage des vautours se veut une alternance d’équarrissage naturel et de « placettes de nourrissage » mises en place par les éleveurs. Pour son plus grand mal, l’Espagne n’a pas appliqué cette méthode. Dès 1989, jugeant ses effectifs de vautours satisfaisants, elle mit en place d’importants charniers (2) alimentés par des structures d’élevage intensif. Conséquence directe, les populations de vautours fauves explosèrent, passant de 7529 couples en 1989 à 20 000 en 1999.
Si ces chiffres étaient déjà préoccupants en soi, l’apparition de la vache folle en 2000 va mettre le feu aux poudres. Confrontées à des restrictions sanitaires, l’Aragon, la Castille-Leon et la Navarre ferment systématiquement leurs charniers à ciel ouvert entre 2003 et 2006. Pour ces trois communautés autonomes qui accueillent respectivement la première, la seconde et la quatrième population de vautours fauves d’Espagne, les conséquences ne se font pas attendre et se soldent par l’entrée dans une ère de disette. Selon la LPO, plus de 1300 vautours fauves seraient morts de faim en l’espace de 5 ans.
Désertant le sol espagnol, les rapaces s’expatrient en France dans l’espoir de trouver de quoi s’alimenter, répétant le même schéma que dans leur pays d’origine.
Face à la pénurie de nourriture, les vautours fauves ont désormais tendance à se tourner vers le bétail, plus vulnérable pendant les épisodes de mise bas. En s’en prenant au placenta à peine expulsé ou aux morts-nés, ils provoquent des vagues de panique au sein des troupeaux.
Mais, à l’heure actuelle, aucune mort avérée n’a pu être prouvée comme étant le fait d’un vautour. Des enquêtes vétérinaires, reposant sur l’autopsie des cas suspectés, sont actuellement en cours. Leurs résultats seront communiqués dans le courant de l’année.
Mais, alors que nous sommes de plus en plus conscients de la nécessité de préserver la biodiversité pour maintenir un équilibre naturel déjà précaire bien que vital, il serait absurde de renier l’allié de poids qu’incarne le vautour sous prétexte qu’il est une victime supplémentaire des dérives de l’activité humaine.
Cécile Cassier
1- L’équarrissage désigne les processus de transformation industrielle des déchets animaux impropres à la consommation humaine.
2- Le charnier se définit comme une tombe composée de plusieurs corps.
Le vautour, un éboueur émérite
Echo Nature
Le magazine d'information environnementale
Doté d’une mauvaise réputation, le vautour pâtit de la croyance populaire, laquelle l’a érigé en charognard de basse besogne. Une image bien éloignée de la réalité au regard des nombreux services que ce rapace rend non seulement à l’environnement mais également aux éleveurs. Appliquant le précepte de l’échange de bons procédés, vautours et éleveurs s’aident mutuellement. Chaque année, ces oiseaux « recyclent » en s’alimentant de carcasses de vaches, moutons, chevaux, porcs et animaux sauvages. Or, en éliminant les déchets organiques générés par les activités du pastoralisme, le vautour réduit considérablement les coûts nécessités par les filières industrielles de l’équarrissage (1) industriel. On les évalue à plusieurs centaines de milliers d’euros.
Même si leur capacité d’action est certes limitée en comparaison des 3,5 millions de tonnes de carcasses traitées industriellement chaque année en France, elle reste non négligeable pour de petits éleveurs indépendants. A l’origine de ces tarifs élevés, la difficulté d’accéder aux éléments à éliminer complexifie l’intervention. En hiver, les conditions climatiques freinent, voire stoppent, l’avancée des équarrisseurs. En été, les délais de récupération peuvent s’étendre sur 4 ou 5 jours, enfreignant les 48 heures légales d’enlèvement.
Pourtant, malgré ce rôle écologique incontestable, le vautour peine à se maintenir en France, notamment face à l’utilisation massive de pesticides. Actuellement, on recense quatre espèces de vautours nécrophages présents sur le territoire français : le vautour fauve, le vautour moine, le percnoptère et le gypaète barbu.
Totalement disparu de l’hexagone au début du XXe siècle sous l’effet cumulé de la restriction de son habitat et de la chasse, le vautour moine bénéficie, depuis 1992, de programmes de réintroduction. Concentrées dans la région montagneuse des Grands Causses, ces opérations se poursuivent encore aujourd’hui. En témoigne la réintroduction dans la nature prévue aujourd’hui même d’un jeune vautour moine (Aegypius monachus) né le 7 avril dernier au Zoo de Doué-la-Fontaine (49). Quatrième du genre, elle se déroulera dans les Baronnies, situées dans la Drôme du Sud, et devrait permettre de renforcer les effectifs du rapace dont on estime la population française à 20 couples.
En raison d’un amalgame malheureux, le vautour moine a souffert de la polémique entretenue autour des populations pyrénéennes de vautours fauves. En effet, ces derniers ont été accusés de développer des comportements anormaux, s’attaquant à du bétail affaibli ou blessé mais bien vivant. Bien qu’amplifiées, ces rumeurs sont symptomatiques d’un dérèglement comportemental, à attribuer non pas à une évolution intrinsèque à l’espèce mais à une crise de grande ampleur qui prend ancrage en Espagne.
En France, le modèle de nourrissage des vautours se veut une alternance d’équarrissage naturel et de « placettes de nourrissage » mises en place par les éleveurs. Pour son plus grand mal, l’Espagne n’a pas appliqué cette méthode. Dès 1989, jugeant ses effectifs de vautours satisfaisants, elle mit en place d’importants charniers (2) alimentés par des structures d’élevage intensif. Conséquence directe, les populations de vautours fauves explosèrent, passant de 7529 couples en 1989 à 20 000 en 1999.
Si ces chiffres étaient déjà préoccupants en soi, l’apparition de la vache folle en 2000 va mettre le feu aux poudres. Confrontées à des restrictions sanitaires, l’Aragon, la Castille-Leon et la Navarre ferment systématiquement leurs charniers à ciel ouvert entre 2003 et 2006. Pour ces trois communautés autonomes qui accueillent respectivement la première, la seconde et la quatrième population de vautours fauves d’Espagne, les conséquences ne se font pas attendre et se soldent par l’entrée dans une ère de disette. Selon la LPO, plus de 1300 vautours fauves seraient morts de faim en l’espace de 5 ans.
Désertant le sol espagnol, les rapaces s’expatrient en France dans l’espoir de trouver de quoi s’alimenter, répétant le même schéma que dans leur pays d’origine.
Face à la pénurie de nourriture, les vautours fauves ont désormais tendance à se tourner vers le bétail, plus vulnérable pendant les épisodes de mise bas. En s’en prenant au placenta à peine expulsé ou aux morts-nés, ils provoquent des vagues de panique au sein des troupeaux.
Mais, à l’heure actuelle, aucune mort avérée n’a pu être prouvée comme étant le fait d’un vautour. Des enquêtes vétérinaires, reposant sur l’autopsie des cas suspectés, sont actuellement en cours. Leurs résultats seront communiqués dans le courant de l’année.
Mais, alors que nous sommes de plus en plus conscients de la nécessité de préserver la biodiversité pour maintenir un équilibre naturel déjà précaire bien que vital, il serait absurde de renier l’allié de poids qu’incarne le vautour sous prétexte qu’il est une victime supplémentaire des dérives de l’activité humaine.
Cécile Cassier
1- L’équarrissage désigne les processus de transformation industrielle des déchets animaux impropres à la consommation humaine.
2- Le charnier se définit comme une tombe composée de plusieurs corps.
Invité- Invité
Re: les vautours
Bienvenue au ptit dernier dans les baronnies, on aura surement l'occasion de le croiser en l'air :genial: :genial:
Invité- Invité
Re: les vautours
Un petit nouveau dans les Baronnies ??? Mais ils vont le réintroduire où dans les Baronnies ?? Il me semblait que la population actuelle était déjà importante et ils se reproduisent naturellement maintenant ...
OdreY- Nombre de messages : 458
Age : 40
Localisation : Pelonne
Date d'inscription : 28/06/2007
Re: les vautours
L'article doit dater un peu car le "MOINE" est déjà présent chez nous....on le reconnait quand la grappe n'est pas trop éloignée, il est bcp plus foncé que le "fauve" et il niche dans les arbres (je crois...)
Jean-Roger- Administrateur
- Nombre de messages : 5935
Localisation : Nyons 06.pastis/67/78/39 /04.75.26.41.03
Date d'inscription : 11/12/2005
Re: les vautours
faut pas mettre tous les oeufs dans le même panier et encore moins ceux de vautours !
il faut distinguer ds les Baronnies, plusieurs espèces.
le vautour Fauve : celui que l'on rencontre tous les jours ert qui se reproduit.
le vautour Moine : concerné par la réintroduction : environ 4 individus fixes ds les Baronnies noir avec quelques plumes blanches : code d'identification ; et effectivement niche ds les arbres
le Vautour Percnoptère : 2 couples ds les Baronnies; repro et viabilité des jeunes encore limite. (vers la Baume Noir et à Rémuzat). ce sont des couples présents naturellement et qui sont le plus au nord de l'aire de répartition à ce jour. c'est pourquoi, bcp de scientifiques comptent sur ces couples pour le retour de l'espèce ds les alpes et ailleurs.
tant qu'au vautour Gypaète Barbu (casseur et mangeur d'os)... c'est pas demain la veille !
normalement, les 4 espèces s'installent successivement du fait de leur complémentarité et de leur rôle ds le processus de dégradation...
et accessoirement indiquent très très bien les pompes en vallée
il faut distinguer ds les Baronnies, plusieurs espèces.
le vautour Fauve : celui que l'on rencontre tous les jours ert qui se reproduit.
le vautour Moine : concerné par la réintroduction : environ 4 individus fixes ds les Baronnies noir avec quelques plumes blanches : code d'identification ; et effectivement niche ds les arbres
le Vautour Percnoptère : 2 couples ds les Baronnies; repro et viabilité des jeunes encore limite. (vers la Baume Noir et à Rémuzat). ce sont des couples présents naturellement et qui sont le plus au nord de l'aire de répartition à ce jour. c'est pourquoi, bcp de scientifiques comptent sur ces couples pour le retour de l'espèce ds les alpes et ailleurs.
tant qu'au vautour Gypaète Barbu (casseur et mangeur d'os)... c'est pas demain la veille !
normalement, les 4 espèces s'installent successivement du fait de leur complémentarité et de leur rôle ds le processus de dégradation...
et accessoirement indiquent très très bien les pompes en vallée
Re: les vautours
Dommage que Christian ne lise pas le forum !! il nous aurait fait un exposé complémentaire.... Vinc, rappelle lui l'adresse du forum...on ne sait jamais.....
Jean-Roger- Administrateur
- Nombre de messages : 5935
Localisation : Nyons 06.pastis/67/78/39 /04.75.26.41.03
Date d'inscription : 11/12/2005
Re: les vautours
je lui ai donné l'adresse du forum, qu'il ne connaissait pas
Mais c'était au sujet du logo, je doute qu'il le regarde régulièrement
Christian doit être une mine d'or si on veut des infos sur les vautours
..... d'ailleurs si il avait le temps de nous trouver une photo on pourrai finaliser le logo
Mais c'était au sujet du logo, je doute qu'il le regarde régulièrement
Christian doit être une mine d'or si on veut des infos sur les vautours
..... d'ailleurs si il avait le temps de nous trouver une photo on pourrai finaliser le logo
Dernière édition par van hurlu de la berlue le Jeu Juil 24 2008, 18:50, édité 2 fois
jmvdbk- Administrateur
- Nombre de messages : 8666
Localisation : Buis les Baronnies
Date d'inscription : 25/04/2008
Re: les vautours
Oups, j'm'ai trompé ... il s'agit d'un vautour moine !!!
Il n'empêche que la question persiste ... ils vont le réintroduire où ? :66: ??
Il n'empêche que la question persiste ... ils vont le réintroduire où ? :66: ??
OdreY- Nombre de messages : 458
Age : 40
Localisation : Pelonne
Date d'inscription : 28/06/2007
Re: les vautours
la réintro a déjà commencé il y a qq années et c'est à Rémuzat enfin à St-may depuis l'année passée, à partir de la volière.
Re: les vautours
Il y a ENCORE de la place dans les arbres......
Jean-Roger- Administrateur
- Nombre de messages : 5935
Localisation : Nyons 06.pastis/67/78/39 /04.75.26.41.03
Date d'inscription : 11/12/2005
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